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mardi 24 décembre 2013

Voeux au nez froid

UN MERVEILLEUX  NOËL à tous !

  © ema dée 

Une matinée en compagnie de Joëlle Jolivet, autrice illustratrice pour la Jeunesse

 
Hommage à Joëlle © ema dée
Encre de Chine, encres Ecoline et pinceau.

Chaque année, parallèlement au salon du livre et de la presse jeunesse qui se tient à Montreuil, le CPLJ1 anime des cycles de formations2 destinées à tous ceux qui se passionnent et travaillent avec et pour le livre pour enfants. C'est dans ce cadre-là que j'avais rencontré il y a plusieurs années, François Place, Kvéta Pacovska, Thierry Dedieu... tous auteurs et illustrateurs.

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Zoologique © joëlle jolivet

Mercredi 27 novembre, avec une matinale de la création en compagnie de l'auteure et illustratrice Joëlle Jolivet, commence pour moi une immersion dans l'univers du livre pour enfants qui durera — sauf changement inattendu — jusqu'en juin 2014. Occupant actuellement un poste d'intervenante spécialisée en Arts plastiques, grâce à un projet centré sur l'illustration, j'ai naturellement orienté mon programme vers la médiation du Livre et le monde des Imagiers.

Compte-rendu personnel

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Moby Dick © herman melville © joëlle jolivet

Alors pourquoi Joëlle Jolivet ? D'une part, par pragmatisme. Il n'est pas évident de se rendre disponible au moment du salon, j'ai choisi la matinée qui collait le plus avec mon emploi du temps. Par goût, ensuite. Le travail de J. Jolivet m'intéresse parce qu'elle a produit des imagiers remarquables. Donc, ça tombait très bien, je n'imaginais pas pouvoir la rencontrer un jour et l'écouter parler de ses livres. Enfin par pur égoïsme,  je sors toujours ragaillardie d'une rencontre avec une créatrice qui a su trouver son style et imposer sa marque de fabrique, je n'allais pas me priver !
 
Sortie de cette matinée, je suis contente d'avoir eu un si bon flair. Cette rencontre m'aura beaucoup apporté. Je dis ça parce que c'est toujours un peu risqué, tous les auteurs de jeunesse ne sont pas forcément de bons conférenciers ou les participants d'intéressants "interviewers"...  moi en premier.

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Costumes © joëlle jolivet 

Déjà, Joëlle Jolivet a fait un passionnant exposé chronologique de sa production qui permettait à la fois de suivre l'évolution de son travail et celle du Marché du livre pour enfants, ce qui d'un point de vue documentaire et professionnel est enrichissant. Aujourd'hui, le métier d'auteur est multi-facettes puisqu'il lui est demandé de livrer un album quasi tout prêt pour l'impression alors que le salaire3 ne bouge pas, lui. Mais, pour elle qui s'est toujours intéressée au livre et à l'image comme faisant partie d'un tout qui doit être habilement pensé, ça ne change pas grand-chose.

 
Les trois petits pourceaux © coline promeyrat © joëlle jolivet

Ensuite, elle a pris le temps d'expliquer sa démarche de création pour chacun des livres exposés. Par exemple, pour "ZOOlogique" (éd. Seuil jeunesse), elle s'est lancée dans un véritable travail d'investigations, remarquant au passage que dans le livre de jeunesse, fait curieux, il n'y avait pas de livres présentant TOUS les animaux ! 

Un travail d'investigation doublé d'une recherche esthétique puisqu'une fois les animaux trouvés, elle a choisi de les présenter d'une manière cohérente pour l'oeil comme pour l'esprit. Et c'est là mon premier point commun avec cette auteure généreuse, le goût pour la recherche documentaire et les classifications, ainsi que le souci de l'ordre et de la présentation.

  
Second hommage à Joëlle © ema dée
Encre de Chine, encres Ecoline et pinceau.

Joëlle Jolivet a le goût du détail et de l'ambiance. Si elle aime l'image dessinée à gros traits qui va à l'essentiel, si elle peut la produire, c'est parce qu'avant elle aura étudié son modèle avec précision. Il faut que ça sonne juste même en linogravure4. Autre point commun que j'ai avec cette auteure qui se révèle au fil de son exposé : l'intérêt pour l'image, l'étude et la synthèse grâce au dessin. Elle aime en outre se référer à quelque chose d'existant pour créer une sorte de connexion avec son lecteur. Elle avoue beaucoup apprécier l'Imagerie populaire, les cartes géographiques, les dictionnaires, les encyclopédies...

 
Pas de violon pour les sorcières © catherine fogel © joëlle jolivet

Enfin, elle sait s'adapter, adapter son dessin au texte qu'on lui envoie5 et à son public6, adapter sa technique7 aux contingences de la production d'un album. Sur ce point, Joëlle Jolivet confirme mes intuitions : on ne peut pas faire un livre pour enfant sans prendre en compte son prix de revient et avant cela son coût de fabrication, c'est en quelque sorte le principe de réalité de la création d'un livre. 

Par exemple, l'auteure aurait souhaité pour certains de ses livres des papiers plus luxueux ou le recours au ton direct  pour le rendu de ses pages en linogravure, investissements souvent trop lourds pour être assumés par une petite maison d'éditions seule. Elle précise que l'équilibre parfait c'est-à-dire faire un beau livre pas trop cher est délicat lorsqu'il s'agit de livres-objets comme les pop-ups. Un pop-up pour enfants ne doit pas dépasser un certain prix.  Il faut accepter de revenir sur un projet "trop ambitieux".


Il y a tant d'autres choses à dire... Je dois pourtant m'arrêter là, je cherchais simplement à vous rendre compte d'une rencontre qui m'a émue, m'a rassurée dans mon travail et mes obsessions et m'a donné envie de poursuivre mes propres recherches.

 
Troisième hommage à Joëlle © ema dée
Encre de Chine, encres Ecoline et pinceau.

Petit glossaire à ma façon :

1 - L'École du livre : un programme de formations riche qui a pour objectif de mettre en contact les médiateurs du livre, les publics auxquels il est destiné et ceux qui les font. Les particuliers peuvent aussi les suivre et s'inscrire à plusieurs cycles. Cette année, parce que j'occupe un poste d'intervenante spécialisé et que j'ai choisi d'utiliser mes compétences en arts graphiques et ma passion pour les livres illustrés, j'ai opté pour des journées de formation axées sur la médiation et sur les imagiers.

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Dans le livre © fani Marceau © joëlle jolivet

2 - Le CPLJ ou Centre de Promotion du Livre de Jeunesse : association installée à Montreuil qui développe toute l'année des actions en faveur du livre pour la Jeunesse telles que des expositions, des ateliers d'écriture... C'est elle aussi qui organise une fois par an pendant une petite semaine, le Salon du livre et de la presse de Jeunesse à Montreuil.

3 - Le salaire de l'auteur : les auteurs sont payés en droits d'auteur qui correspond à un % sur les ventes de leur livre. Or, le prix moyen du livre, environ 15-18 euros, n'a pas bougé depuis 20 ans. La charge de travail d'auteurs tels que J. Jolivet, elle, a augmenté. Une question demeure que je n'ai pas posée : un auteur illustrateur perçoit-il une part proportionnellement plus grande qu'un auteur ou un illustrateur seuls ?

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Le Tigre de Miel © karthika naïr © joëlle jolivet

4 - La linogravure : c'est un procédé de reproduction d'images. Elle utilise un support souple, le linoléum, d'où son appellation, et des gouges (en V et rondes, de tailles différentes) qui le creuse. C'est une technique de gravure en creux comme la gravure sur bois pour laquelle on emploie des encres à l'eau. L'illustratrice emploie la linogravure comme technique graphique et non dans un but "artistique".

5 - Le rapport au texte : Joëlle Jolivet a cherché à écrire,  sans succès. L'amour des mots, elle le retrouve quand elle fait ses inventaires de choses, travail préalable à ses imagiers. Elle aime aussi les mots des autres et trouve dans les collaborations avec des écrivains plein d'idées et l'énergie pour mettre en place des projets éditoriaux farfelus.

10 p'tits pingouis © jean-louis fromental © joëlle jolivet

6 - Le public de ses livres  : elle explique qu'elle ne se destinait pas au départ à la littérature de jeunesse, qui d'ailleurs n'avait rien à voir avec ce qu'elle est aujourd'hui. Seulement, c'est un fait, il existe très peu de possibilités de faire des images pour des livres en dehors des livres pour enfants, à part la bande dessinée - ça, elle avait déjà essayé, sans succès non plus - les livres illustrés pour adultes, pour leur part, ne l'ayant jamais vraiment convaincue. L'idée de faire des livres pour les enfants s'est imposée progressivement. Ce qui prévalait avant tout, c'était de sortir de livres bien faits, de jolis objets, à la portée universelle.

7 - Ses techniques : La linogravure en premier lieu parce qu'elle permet de réaliser des images expressives. La tendance de J. Jolivet à fouiller son dessin l'a conduite à s'interroger sur la pertinence de cette technique, qui se révèle au fur et à mesure des projets de livres extrêmement gourmande en énergie. Avec le temps, elle choisit d'utiliser aussi l'infographie et le dessin à l'encre de Chine posée au pinceau. Enfin, elle se définit plus comme une faiseuse d'image. Ah?! Un autre point commun.

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Déplié, Vues d'ici, l'album en leporello, autre collaboration entre Fani Marceau et Joëlle Jolivet

© ema dée 

lundi 23 décembre 2013

Image filmique, livresque, tamponnée et médiatique

Ces derniers mois, je découvre un film d'exception, deux démarches artistiques originales et un livre de référence. Rien que ça.

* Le film documentaire "Il était une forêt" : Réalisé par Luc Jacquet associé au botaniste Francis Hallé, ce film documentaire se concentre sur la vie des forêts tropicales du point de vue de l'arbre.
 
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J'aime les arbres, je me suis donc précipitée pour le voir dès sa sortie, les documentaires sur le sujet ne sont pas si nombreux. Difficile peut-être de parler pendant 1h30 d'organismes vivants dont on ne peut pas mesurer la croissance à l'échelle d'une vie humaine ! Le réalisateur a eu recours à une animation pleine de fluidité et de grâce mêlée à des prises de vue en direct et d'intelligents et audacieux montages afin d'en rendre compte : ainsi, on apprend comment un arbre se protège à travers les années contre des chenilles qui gênent sa croissance en dévorant systématiquement ses premières feuilles, ou comment, tel un parasite, une espèce d'arbre pousse en en étranglant une autre... 

Fascinant, cet écosystème qui a développé sa propre stratégie de défense pour croître malgré l'activité humaine. J'ai vu dans ce film une forêt qui vit, qui se raconte et qui se montre dans sa beauté et sa cruauté plus qu'un film polémique sur la protection de la nature. Je peux dire sans hésitation que " Il était une forêt" est mon film de l'année.


* Les produits faits-main de Cécile Gambini : Je suis allée au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en novembre dernier. En coup d'vent. Je venais pour quelque chose de précis, l'espace Mïce, nouvellement ouvert et destiné à l'exposition d'illustrations tous horizons et styles confondus. L'info n'était pas bonne, je me retrouve devant une pièce aux murs rouges, complètement vide. Tant pis, puisque je suis sur place autant en profiter.

Je parcours rapidement les stands des éditeurs connus repérant au passage quelques nouveautés intéressantes. Je ralentis mon pas devant les étals des petits éditeurs indépendants chez qui je trouve matière à m'émerveiller et à toucher. Justement s'y trouve une illustratrice que je connais surtout de nom, Cécile Gambini.
 
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L'auteure et illustratrice pour la jeunesse tient un stand baptisé "Pavupapri". Je m'arrête parce que je viens de voir des livres faits à la main, une de mes marottes, avec les badges, les poupées, les sacs, les cartes postales, les jeux de cartes... La rencontre est chouette. L'illustratrice très disponible présente sur son coquet petit stand une production toute personnelle qu'elle destine plus à un public adulte : bijoux en porcelaine, livres-objets, portraits. Je craque sur une petite histoire racontée au stylo à bille qui me rappelle mon vécu, expliquerai-je à l'auteure, amusée et un brin compatissante.

* L'atelier de Sardon le Tampographe : Je découvre d'abord Sardon avec "Crevaison" éditée chez L'association en 1998 dans la collection Patte de Mouche. Son trait (d'humour et graphique) au service d'une histoire grinçante me ravit. Ma vraie découverte avec son univers se fera bien plus tard avec le Tampographe. Tiens, c'est quoi ça ? L'auteur de bd et dessinateur de presse s'est lancé depuis plusieurs années dans la fabrication de tampons originaux, aux images et messages corrosifs pour certains, et grâce auxquels il a regagné un espace de liberté. Sardon réussit avec brio l'alliance d'un objet populaire avec un savoir-faire artisanal et un esprit caustique non dénué de poésie.
 
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La semaine dernière, je me suis rendue, enfin ! , dans son atelier sis au 4 rue du Repos dans le 20ème arrondissement, pour voir en live ces réussites artistiques. Là se pressaient multiples tampons vendus à l'unité, jolis coffrets et grandes sérigraphies. Bilan de cette 1ère visite : plein de tampons à ajouter à notre collection familiale d'objets insolites d'artistes.

* Le livre intitulé "Petite fabrique de l'image" : Publié aux éditions Magnard en 2003, ce documentaire s'intéresse à la lecture de l'image avec pour objectif principal : donner à tous des clés pour s'initier à la "culture de l'image dans ses formes artistiques et sociales" [...] 

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Cet ouvrage richement documenté présente d'une manière didactique les différentes entrées vers la compréhension du rôle et de la construction de l'image.  Ce guide me semble essentiel dans mon parcours personnel et professionnel. Il propose en effet pour chaque entrée, citons par exemple, image et ressemblance, profondeur et ligne de fuite, corps et image, de nombreux exercices d'application associant analyse et création. 

C'est en flânant dans une bibliothèque municipale, avec à l'esprit la recherche permanente d'outils pédagogiques adaptés, que j'ai fait cette fabuleuse trouvaille. J'ai pu me procurer l'ouvrage - malheureusement épuisé et que certains particuliers revendent à un prix excessif  - pour une somme honnête grâce à une librairie en ligne anglo-saxonne ! Merci internet.

Et c'est tout pour l'instant.

mercredi 27 novembre 2013

Le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil

Le salon se tient à Montreuil du 27 novembre au 3 décembre inclus.

© ema dée  

Bandes dessinées, albums, contes, romans, documentaires, magazines, Cd et livres-CD, e-books, recueils de poèmes, théâtre auront revêtu pour l'occasion leurs plus beaux habits. Petits et grands lecteurs se faufileront dans les allées, enivrés par les odeurs de papier d'imprimerie des marque-pages, des catalogues d'éditeurs et des posters cadeaux enfouis dans des sacs chatoyants... 

Des livres partout partout pour le plus grand bonheur des fous... d'images et de jolies histoires, des dingues... de mots bavards, drôles, tristes, ou très sérieux. Et puis, il y aura aussi les conférences, les expositions, les rencontres avec les auteurs... Tout pour éviter l'ennui, tout pour favoriser les balades et les surprises. Pour les infos, c'est là, mais vous le saviez déjà, n'est-ce pas ?

Au fait, le thème choisi par le salon c'est "Héros, héroïnes". Du coup question : " C'est qui ton héros ou ton héroïne ? Pourquoi tu l'aimes ? Et ça te sert dans la vie, ça t'a servi, ça te servira encore plus tard ? " J'ai réfléchi de mon côté et ce n'est pas facile de répondre parce que j'en ai eu plein issus du livre et d'ailleurs. Sélection :

 Candy-Candy-anime-candy-candy-9421126-1500-997 D'abord, il y a eu Candy. Une fillette aux couettes blondes et aux grands yeux brillants dont j'ai découvert les aventures en manga papier puis à la télé. Merci le Club Dorothée ! Candy, c'était une vraie héroïne parce qu'elle vivait des tas de choses - et surtout une histoire d'amour très poétique teintée de mystère -  et parce qu'elle avait une amie super différente d'elle comme moi à la même époque où je suivais ses aventures.

malicieuse-punky-brewster Presque en même temps, il y eut  Punky Brewster. Encore une fille adoptée, en plus chipie comme pas possible, habillée n'importe comment avec un franc parler et une sorte de fantaisie bien spéciale, et qui avait - encore ! - une amie d'enfer, différente d'elle en tous points.



mafalda2-pic-copie-1.jpg  Après j'ai grandi, oui, oui, bien obligée, et en bibliothèque au rayon Bd "jeunesse", un jour, je suis tombée sur Mafalda : une chipie d'un autre genre, toute brune, d'origine argentine - inventée par le dessinateur Quino en 1964. J'aimais et j'aime toujours sa manière tout enfantine de mettre les adultes mal à l'aise avec ses questions sur la politique, la société de consommation... et puis elle avait une chouette bande de copains, c'est pas rien !

mgid-uma-content-mtv Enfin, héroïne suprême directement sortie de ma passion pour le cinéma, Ellen L. Ripley, personnage interprété par Sigourney Weaver. Courageuse, forte, déterminée, maternelle, cruelle parfois, directive et spontanée, un peu sexy à sa façon, elle est l'héroïne avec un grand H de mes  15 dernières années - zut, j'vous ai dit mon âge !...

A quoi me servent mes héroïnes ? C'est une sorte de repère immuable. Quand ça va mal, je repense à elles et leur manière individuelle et féminine de faire avec ou contre les caprices de la vie. Je me jauge, j'examine mes réussites, médite sur mes échecs...

 Voilà, voilà, pour le chapitre "Héros, héroïnes".

Cette année, votre faiseuse d'images favorite sera plutôt du côté du CPLJ, association montreuilloise organisatrice du salon - en autres - pour participer à l'Ecole du livre de jeunesse et plus particulièrement aux "Matinales de la création". C'est quoi, c'est qui ? Réponse dans quelques jours...

Bon salon. Chouettes rêveries ! Inoubliables voyages immobiles...

mercredi 20 novembre 2013

Aujourd'hui, c'est la journée internationale des droits de l'Enfant...


Donc jusqu'à minuit tous les enfants du monde ont tout particulièrement le droit de faire la fête et plus encore. Par exemple :

-le droit de rêver les yeux écarquillés et les yeux fermés aussi ;
-le droit de promettre en croisant les doigts derrière son dos ;
-le droit de verser des larmes de crocodile ou de pleurer à chaudes larmes mais pas trop ;
-le droit de parler pour ne rien dire et d'être écouté quand même ;
-le droit de s'inquiéter de la santé des autres ;
-le droit de changer d'amoureux plusieurs fois dans la même journée ;
-le droit de bouder devant sa soupe d'épinards, parce que vraiment, la soupe verte, c'est pas bon ! ;
-le droit de crier à tue-tête absolument sans raison ;
-le droit de bondir de joie ;
-le droit de s'informer ou d'apprendre des choses parfaitement inutiles ;
-le droit de manger à sa faim et de partager avec les copains ;
-le droit d'avoir une famille de poche ;


-le droit de dire non quand on n'a pas envie, mais alors pas envie du tout ! ;
-le droit d'avoir peur du grand méchant loup et d'adorer les sorcières ;
-le droit de ne rien comprendre aux mathématiques ;
-le droit de s'abriter quand il pleut et quand il ne pleut pas ;
-le droit d'avoir 44 de fièvre le jour de la récitation des Fables de la Fontaine ;
-le droit de vouloir un chien comme petit frère ;
-le droit de s'amuser ou de rester au coin parce que ça donne un meilleur point de vue sur les choses ;
-le droit de terrasser les cauchemars et les mauvais rêves avec un petit coup de main de maman et papa ;
-le droit de prier pour ceux qu'on aime et aussi pour ceux qu'on n'aime pas ;
-le droit de dire au dentiste qu'il devrait porter un appareil dentaire ;
-le droit de chuchoter des secrets dans le creux des arbres ;
-le droit de porter des talons pour grandir plus vite ;
-et le droit de se sentir toujours aussi fragile la veille de son 18ème anniversaire.

Et demain ? Tout pareil, sans la fête...


 © ema dée    

jeudi 31 octobre 2013

Joyeuse fête d' Halloween !

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Dansez sorcières, riez vampires, bondissez trolls et farfadets,
Glissez fantômes, hurlez loups-garous,
Cette nuit toutes les diableries sont permises.
Moissonnez bonbons et chocolats,
Engloutissez sans tarder guimauve et fraises Tagada,
Cette nuit tout le monde avec ce qu'il peut se déguise.
Riches garnements, discrets chérubins et graines de voyous
Ensemble pour un gargantuesque banquet !

(Vers de mirliton extraits du recueil Odes à la gloutonnerie
paru aux éditions La marmite apprivoisée)

 © ema dée    

jeudi 26 septembre 2013

La journée sans mégères


- "Beuh, M'dame Zina, qu'esse'vous faîtes lo?
- Bah, j'ai reçu une invitation ce matin, tiens! Et vous, M'zelle Peggi ?
- Moi aussi, pordi !
- Pourtant, on d'vrait po êt'là, c'est pas not'jour !
- J'sais pas, mwo, qu'esse'vous v'lez que je vous dize ?...
- ... J'veux voir l'auteure, j'veux m'plaindre ! Y'a pas idée d'déranger les honnêtes fommes comme ça et qu'on du travail en puss.
- Ah ?... Vous travaillez en c'moment, et on peut savoir à qwo, si c'est pas trop d'mander ?
- Comment ço ? Nan, là à rien mais ça peut arriver qu'j'ai des choses à faire et j'aime pos m'déplacer pour RIEN !
- Z'avez raison, c'est comme mwo. Avec tout c'que j'ai à m'occuper.
- Ah bon ?
- ...
- Ces auteurs quand même, c'est n'importe qwo !
- Où qu'elle est encore celle-lo, j'vas lui dire qu'c'est pas des monières...
- J'l'ai vue possée, elle était d'vant l'écran y'a 5 minutes avec des p'tits fours,
mais elle est pus là ni les fours d'ailleurs !
- Ah, ces auteures, complètement fadas !
- Bon, on fait qwo?
 - Bah, on attend, ça dure jusqu'à minuit.
- C'est quoi dans vot'sac, un saucisson ?..."

 © ema dée  

dimanche 22 septembre 2013

Je vous souhaite un bel automne

http://nsm08.casimages.com/img/2013/09/22/13092206442814387611574614.jpg Car c'est ma saison préférée, oui, CARREMENT ! , à cause de la couleur des arbres et des souvenirs de tartes à la châtaigne et à la citrouille, des courses en  jupe - culotte et cape de lutin dans les tas de feuilles patiemment arrangés par des patients agents municipaux, de mes danses enfantines dans les flaques d'eau inondant le bord des trottoirs, de mes bottes rouges crottées jusqu'aux genoux et des trous ensanglantés de mes pantalons de velours, des cirés jaunes de mes copines qui couinaient et des chapeaux de pluie mal assortis mais chouettes quand même sur nos crânes délurés, des messages secrets tracés dans la buée des vitres sales des cars scolaires et des ombres croassantes qui hantaient le bois de Boulogne.

Je dis oui à l'automne, pour tous les prochains dimanches frileux et venteux au ciel gris clair,  tous  les parapluies qui s'envoleront, se retourneront, se cabreront et s'oublieront sur les sièges arrière d'un bus ou d'une salle de cinéma, pour les écharpes en mohair échappées des tiroirs un poil en avance sur les grands froids et les manteaux s'assombrissant et relevant leurs cols sur leurs nuques et aussi, pour tous les amoureux aux nez rosis par le lundi matinal, serrés l'un contre l'autre à la terrasse d'un café métropolitain autour d'un chocolat trop sucré, pour profiter des derniers éclats de soleil avant son long sommeil jusqu'au printemps.

Je regarderai jour après jour tomber les feuilles de l'arbre que j'épie de ma chambre depuis quatre ans, j'écouterai les chats miauler en canon, je sentirai malgré moi l'odeur un peu trop entêtante des croissants préparés par la boulangerie du bas de l'immeuble mêlée à celle de l'humus humide de la cour fermée sur laquelle donne ma fenêtre, je sortirai mes guêtres couleur sable, mes collants fleuris un peu fins et mes pulls vert amande, peut-être un bonnet turquoise mais ce n'est pas certain et, les joues fardées et les yeux scintillants, j'attendrai ce moment particulier où l'on sent dans l'air que la nature se fige peu à peu alors que s'agitent, déjà fatigués, les Franciliens.

Ai-je hâte que vienne l'hiver ? NON !

© ema dée

dimanche 15 septembre 2013

J'ai vu la Sculpturopéra de Gilbert Peyre...

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C'était mardi 10 septembre dernier, lors de la première de ce spectacle électrique, gestuel et vocal, intitulé Cupidon propriétaire de l'immeuble situé sur l'Enfer et le Paradis. Installée au Cirque électrique, place du Maquis du Vercors (20ème), cette représentation se compose d'éléments qui ne se révèlent que progressivement au public : un couple d'amoureux au langage à la fois familier et étrange(r), un décor tout animé dans lequel trône une armoire drôlement penchée, une statue habillée en gouvernante à moins qu'il ne s'agisse d'une vraie femme (?), des poupées joufflues, des maillots de corps secoués de soubresauts... 
 

Un chant orientalisant empli la salle alors qu'un lapin électromécanomaniaque passe devant le public intrigué, amusé, captivé. JE suis intriguée, surtout par ce couple sans jambes sur lequel la lumière se fait. Je ne cesse de demander si j'ai affaire à une femme - tronc. Curiosité malsaine ? Non. Plutôt l'expression inconsciente d'un vieux rêve que seuls, les livres de contes et certains films expressionnistes arrivent à incarner parfois, rencontrer des "freaks". J'ai envie de plonger et d'être cette enfant perdue dans une fête foraine  qui, soulevant le rideau pourpre,  découvre, Ô surprise ! , un spectacle jamais vu et interdit car il me semble qu'il s'adresse plutôt à des adultes.

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Le spectacle commence à peine, et je suis déjà en train de me raconter des histoires qui n'ont peut-être rien à voir avec ce qui se dit sur la scène : deux monstres mi-humains mi-machines parlent, se parlent d'amour : l'homme aurait été privé de ses jambes par la Guerre, sa compagne, elle, serait une véritable femme-tronc depuis sa naissance...

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Soudain, le décor s'agite, des rires d'enfants retentissent, et quoi d'autre, et quoi d'autre ? Là, un t-shirt clair surmonté d'une tête de poupée se réveille alors que là-bas jaillissent des flammes, tout-à-coup captivantes et fascinantes. Ailleurs, des poupées  dodelinent, et puis il y aussi cette chute de couteaux, "pénétrante" (?), le balancement musical d'un violoncelle, et cette valse insolite entre un pantalon mécanique et...

De sa voix changeante, la femme - poupée invite à jouer, séduit, se fâche, rit, boude, pleure.  L'homme aux pieds de ballerine tente de déclamer un chant d'amour, essaie, essaie encore, réussit enfin et c'est drôle et c'est dramatique, tout s'illumine et bouge, c'est comme un frétillement de joie (lubrique ?), une explosion orgasmique. Il  rit, s'attriste lui aussi... Parades et disputes amoureuses ? Douce folie collective ?... En dire plus ? Je le peux, mais vivre l'expérience est tellement plus vrai.


Tu veux jouer avec moi ? d'après la sculpturopéra Cupidon...
Feutre pinceau, feutres, crayons de couleurs et collages - 24 x 18 cm.
© ema dée  

mardi 3 septembre 2013

Ma rentrée des classes


© ema dée


C'est toujours avec un enthousiasme et une impatience teintés de petites angoisses et ponctués de nuits sans sommeil, que j'envisage l'arrivée annuelle du mois de septembre. Serai-je à la hauteur ? Prendrai-je les bonnes décisions ? Me suis-je suffisamment reposée cet été ?

jeudi 15 août 2013

Embruns d'été

Un bel été placé sous le signe des balades et des découvertes artistiques :

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Une sculpture - Opéra de Gilbert Peyre.
 
Déambulation mélancolique dans "Hey! #2", collections d'art populaire exposées à la Halle Saint-Pierre jusqu'au 23 août 2013.


 
Lecture de la bande dessinée de Science-fiction " Le Transperceneige" de Jacques Lob (scénario) et Jean-Marc Rochette (dessin), éditée chez Casterman en 1986 dont on pourra découvrir l'adaptation au cinéma l'automne prochain.

 
Distraction ? Histoires de couples . 2013 © ema dée
 
Le couple ausculté au feutre fin et au marqueur, suite et poursuite...
 

 
Découverte des portraits et des autoportraits de Marie Laurencin au Musée Marmottan. Mais là, c'est fini.
 

 Lam en brut
Personnage monumental, Picasso. - Là où commencent les collections d'Art brut.
 © Crédits photos ema dée
 
Visite du LaM, musée d'Art contemporain et d'Art brut installé à Lille. 
 

 
Lecture matinale de "16 leçons sur le trauma" de Louis Crocq, psychiatre et professeur à l'université de Paris V, paru aux éditions Odile Jacob en 2012.
 

 
Savane africaine. 2013 © Crédit photo ema dée
 
Animations manuelles et artistiques en centre de loisirs primaire.
 

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Monstre à la Kaiju Eiga, souffle épique, terreur innocente et jubilation totale avec "Pacific Rim" du réalisateur mexicain Guillermo del Toro.



 
Etude & Blanc © Crédit photo ema dée
 
La couleur et le pliage comme méthode par Simon Hantaï à travers une jolie rétrospective présentée par le Centre G. Pompidou jusqu'au 2 septembre 2013.
 

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Vies de village avec "Aya de Yopougon", un film d'animation réalisé par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie également auteurs de la bande dessinée éponyme parue aux éditions Gallimard/Collection Bayou.


 
Wigs II (Extrait) © Crédit photo ema dée
 
Les images et les mots singuliers de Lorna Simpson qui explore de diverses manières et dans diverses matières l'Identité. Rendez-vous à la  Galerie du Jeu de Paume jusqu'au 1er septembre 2013.
 

 
© Crédits photos ema dée.
 
Un dimanche de collection, place de Clichy, 10h.

 
 
Le petit chaperon rouge a grandi  
© ema dée
 
Du fil et du tissu, des cheveux synthétiques et de la pâte à modeler pour confectionner un nouveau petit chaperon rouge rouge rouge...