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lundi 20 avril 2015

For Nina Simone

  © ema dée 

Il y a douze ans s'éteignait la chanteuse, compositrice et musicienne américaine Nina Simone, née Eunice Kathleen Waymon en 1933, aussi connue pour son militantisme actif en faveur de la défense des droits civiques des populations noires vivant aux États-Unis. Nina m'atteint au coeur grâce à ses chansons et surtout, à sa voix que texturent la gravité rocailleuse de la souffrance et les langueurs tristes de l'Amour déçu. C'est le son jazz-blues de la mémoire qui se souvient malgré elle, le cri noir et blanc de la révolte, la langue de la passion brute. Femme combattive et sensible aux multiples visages, c'est une immense artiste que je découvre un jour, grâce à un clip vidéo insolite, diffusé sur une chaîne de télévision non câblée. Instant mémorable où se disputent l'allégresse et l'inquiétude. Je me répète, je sais, je sais...

My baby just cares for me
(Jazz as played in an exclusive side street club -1958) 

J'ai attrapé un bout de la pelote qu'elle m'a jetée ce jour-là, et régulièrement, je tire pour connaître un peu plus d'elle. Peu à peu. Comme je le ferais avec une amie qui ne voudrait se dévoiler que par morceaux, rares et précieux. Toutes les occasions sont bonnes pour en savoir plus. Tiens ! Récemment N'Karna, un ami graphiste, me fait découvrir une reprise du single Four Women (Wild in the wind, 1966) qui ne peut pas laisser indifférente.




Nina chante Four Women


Je veux aller plus loin. Je me renseigne. Voici ce que raconte à peu près la chanson : Nina parle du destin du peuple Noir américain au travers de quatre portraits. Ce sont des portraits-archétypaux : le premier est celui de Tante Sarah et fait référence à l'Esclavage. Le second parle d'une femme métisse issue de l'union d'une femme noire avec un homme blanc, riche, qui l'a forcée. Dans la troisième portrait, il est question d'une prostituée. Pour finir, le quatrième est celui de la femme contemporaine, dure et amère, héritière malheureuse de toute la souffrance et le malheur vécus par son Peuple à travers les âges. Cette chanson fut mal interprétée par des auditeurs qui la jugèrent raciste. D'importantes stations de radio l'interdirent, alors que pour Nina, il s'agissait de plaider la cause des Afro-Américains en exposant leur passé d'humiliations et leurs interrogations identitaires.

Quelles sont mes chansons préférées ? Ca dépend. Du moment. De mon humeur. Aujourd'hui, ce sera I put a spell on you (I put a spell on you - 1965).

I put a spell on you

J'ai jeté un sort sur toi
Parce que tu es à moi

Il vaut mieux arrêter ce que tu fais
Je ne mens pas
Non, je ne mens pas

Tu sais que je ne peux pas le supporter
Tu cours partout
Tu sais mieux que papa
Je ne peux pas supporter ça parce que tu me rabaisses
Yeah, Yeah

J'ai jeté un sort sur toi
Parce que tu es à moi
Tu es à moi

Je t'aime (3 x)
Je t'aime quand même
Et je ne m'inquiète pas
Si tu ne veux pas de moi
Je suis à toi en ce moment

Tu m’entends
J'ai jeté un sort sur toi
Parce que tu es à moi


chansons © nina simone - textes  © ema dée

Secondes heureuses


Accrochée à tes cils,
Perlant sur ton nez,
Suspendue à tes lèvres, 
La nacre

Du bonheur.

(Extrait de mes phrases brèves, 2014-2015)

© ema dée

Niki fête le printemps, et vous ?

 
Je suis allée voir l'exposition rétrospective de Niki de Saint-Phalle présentée au Grand Palais de septembre 2014 à février 2015. Souhaitant vivement rencontrer ses Nanas, j'y ai découvert aussi d'autres aspects de son travail notamment les dessins, les projets de jardins et d'autres représentations de femmes comme celles mettant en scène la figure de la Mère. J'ai été séduite par la sincérité de ses oeuvres, par sa volonté d'imposer sa vision de femme et d'artiste, ainsi que par sa personnalité dont rendent compte ses réalisations plastiques et architecturales comme ses enregistrement vidéos. Je me suis sentie concernée par son discours féministe et j'ai été émue par son engagement auprès des minorités raciales.

Dans cette image intitulée Niki fête le printemps, et vous ? , je suis partie de la sculpture Dolorès créée entre 1966 et 1995 et transmise par donation de l'artiste au Sprengel Museum à Hanovre (Allemagne). Je me la suis appropriée en ajoutant mes obsessions, les arbres, les oiseaux, les motifs, les fleur et en choisissant une attitude et un style représentatifs de ma démarche de création : recherche d'élégance, expression de la joie, féminité, affirmation de la singularité, référence à la Nature et goût des contrastes

© ema dée