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mardi 29 septembre 2015

Mon Master Lettres et Création littéraire contemporaine... à la loupe.

Chères internautes et navigateurs du web,

De septembre 2014 à juin 2015, j'ai suivi la première année de la formation au Master 1 Lettres et Création littéraire contemporaine, proposée par l'Université du Havre et l'école d'art et de design  Le Havre-Rouen Esadhar

Cette formation récente - puisqu'elle fêtera jeudi 1er octobre prochain sa quatrième prérentrée -  allie des séminaires universitaires, des ateliers et des workshops conduits par des écrivains, musiciens... Dans un cadre privilégié, elle propose également de rencontrer d'autres professionnels du monde du Livre et d'activités connexes.

Elle comporte deux parcours, un orienté Lettres, l'autre orienté Création littéraire contemporaine. C'est ce dernier que j'ai suivi cette année dans le but de mettre en oeuvre un projet de création littéraire original. Si le parcours Lettres ouvre principalement sur la Recherche et l'Enseignement, le parcours Création littéraire contemporaine vise pour sa part à conduire l'étudiante à approcher l'écriture de manière expérimentale, à réfléchir sur ses rapports avec le champ des Arts plastiques. 

L'étudiante sera sollicitée autant que possible à intervenir dans le cadre d'autres manifestations et événements tels que les émissions de la radio PiedNu, des concours d'écriture, des partenariats avec des organismes et lieux culturels situés en Basse-Normandie ou en région parisienne  tels que la Maison de l'Etudiant ou les Laboratoires d'Aubervilliers. Autant de situations qui lui permettront de mettre en scène ses propres textes.

J'ai tenté l'aventure de cette formation novatrice parce que je voulais reprendre mes études dans un contexte de création littéraire - et si possible artistique - qui soit sanctionné par un diplôme reconnu au niveau national d'abord. Ensuite, je cherchais un contexte de travail et d'échanges un peu différent d'un atelier municipal et d'une durée plus longue et d'une portée plus grande que les journées de formation auxquelles j'avais déjà participé. En dernier lieu, je souhaitais me retrouver parmi des aspirants écrivains et rédacteurs aux parcours différents du mien (même si les rencontres n'ont pas toujours lieu d'une manière aussi aisée et intense qu'espéré). L'écriture est un acte solitaire comme la création artistique. Cependant, je pense utile/ important de pouvoir la mettre en pratique, en danger, en question... comme on veut, dans des situations multiples et pré-professionnalisantes.

Par exemple, j'étudierai une série télévisée, je réécrirai l'histoire d'un de mes films cultes, je me pencherai sur une question dans l’œuvre d'un poète classique inconnu, je serai amenée à réfléchir à une œuvre littéraire tridimensionnelle, je ferai une présentation orale d'une facette peu connue d'un écrivain célèbre, je découvrirai de nouveaux modèles, de nouveaux guides... J'ai souvent croisé réflexion scientifique et recherches littéraires...  

Bref, beaucoup de portes et de fenêtres se sont construites et ouvertes dans ma maison intérieure durant cette année... au point d'attendre un peu avant de remonter en selle, afin de digérer ces nouveaux apports, riches... assez déstabilisants - mais ça, c'est une autre histoire.

J'aimerais donc vous faire partager ces expériences et ces découvertes dans des articles mensuels. Ils traiteront à ma manière de certains exercices, situations de création et questions rencontrées au cours de cette année. A ma manière car il ne faut pas vous attendre à des comptes rendus "classiques". J'essaierai à chaque fois de continuer à expérimenter.

À bientôt ! 

La plage du Havre par temps clair, frais et sec.

© ema dée

dimanche 27 septembre 2015

Un bel automne en compagnie de Van Dongen

Peu à peu, le temps frileux soufflant sifflant
enserrera amoureusement les gorges nues aux cols de chemise 
et de pardessus ouverts.

Peu à peu, les feuilles virevoltantes de jaune feu et d'ocre 
brun tapisseront dangereusement les marches laborieuses et
pressées des matins gris.

Peu à peu, les branches dépouillées et squelettiques 
chatouilleront les fenêtres embuées que réchauffent à peine des doubles-
rideaux en velours sombre.

Peu à peu, les nuages cabotins aux contours maussades 
tacheront l'eau limpide et bleutée de l'horizon rectangulaire 
des HLM monotones.

Peu à peu, les pluies mélodiques et discrètes, contenues,
assourdiront l'espace engourdi de nos réveils amoureux ou solitaires.

Keesie se perd dans une rêverie frémissante, 
les coudes posés sur le rebord poussiéreux de la fenêtre d'une maison
surplombant le bois aux loups.

Il fait froid soudain,
un gilet en laine aurait fait l'affaire, même élimé aux coudes,
privé de boutonnière et sans poche.

Une odeur particulière se répand, chargée d'humus,
remontant d'on ne sait où,

C'est l'automne.

Cette illustration est librement inspirée de l'Oeuvre du peintre français d'origine néerlandaise Kees Van Dongen  (1877 - 1968).

© ema dée

dimanche 20 septembre 2015

C'est dimanche


Des paillettes de lumière
Sur une fenêtre sans paupières
Un pull rose élimé
Dans un salon brun posé

Un dimanche morne et tranquille

(Extrait de mes phrases brèves, 2014-2015)

© ema dée

Feuilles de septembre

https://www.youtube.com/watch?v=HUngLgGRJpo
 Le petit film d'animation Nugget d'Andreas Hikade. Studio Film Bilder. 2014
Un petit bijou de sobriété pour évoquer les méfaits de l'addiction. 
Découvert au Forum des Images.


Chers internautes, 

C'est la rentrée, et bientôt, l'automne venteux fera place à cet été caniculaire qui a dopé nos réserves en vitamines D. Laissez-moi vous présenter mes découvertes - ou redécouvertes - et coups de coeur de ces trois derniers mois :

A pour Autofiction

Nouvelle manière de se raconter, récit de vie parfois désenchanté propice à l'invention narrative et aux expérimentations littéraires, l'autofiction dit la vie par fragments. Ce nouveau genre littéraire - qui supplante l'autobiographie - se focalise sur un ou des instants particuliers que l'auteur/ narrateur/ personnage choisit de mettre à distance, mettre en scène, mettre à nu... Sa part de subjectivité est assumée ou savamment voilée par les caches de l'écriture. Des littératures de l'intime clairement présentées dans le petit ouvrage intitulé L'Autofiction d'Isabelle Grell.


A pour Festival d'Animation d'Annecy à Paris

http://www.formatcourt.com Quelques jours après le Festival International du Film d'Animation d'Annecy, les Parisiens auront pu découvrir le Palmarès des films primés grâce au Forum des Images. Pendant deux jours, des projets récompensés venus du monde entier seront projetés. Très différents les uns des autres, ils  sont l'oeuvre d'étudiants en Animation ou de réalisateurs reconnus. 

Je remarque particulièrement Nuggets d'Andreas Hikade, le repas dominical de Céline Devaux, Isand (The master) de Riho Unt, Nous ne pouvons vivre sans le cosmos de Konstanin Bronzit et Yùl et le serpent de Gabriel Harel. Un coup de foudre pour le court-métrage Guida de Rosana Urbes. Sa légèreté bienfaisante, sa maîtrise technique et son propos positif me font un bien fou. J'assisterai à la projection en avant-première du long métrage Avril et le monde truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares, mise en mouvement de l'univers du dessinateur de bandes dessinées français Tardi dans une dystopie pleine de rebondissements. 
 

B pour Michel Butor

http://louis-bonifassi.space-blogs.com/blog-note/196605/fidelites-a-angers-.html  Seize lustres dans l'herbier lunaire faits  exprès pour la modification*


C pour les Cahiers dessinés

Pendant près de neuf mois, la Halle Saint-Pierre nous a invité à nous promener dans les cahiers dessinés. Une collection graphique exceptionnelle, singulière, drôle, poétique, touchante dans laquelle se déploient un imaginaire débridé, un humour caustique et une inventivité remarquable. Elle est présentée à l'occasion de la parution du dixième numéro de la revue annuelle Le cahier dessiné. 

Cette collection témoigne des ressorts nombreux du Dessin. Traces de poètes, réflexions d'artistes engagés, mémoires de créatifs outsiders... Hommes et femmes d'hier croisent des personnalités d'aujourd'hui. Je suis interpellée par les dessins-métamorphoses de Mélanie Delattre-Vogt, les portraits-collages délicats et inquiétants d'Anna Sommer, les scènes de familles douces et précieuses d'Anne Garouben, les insectes géants de Martial Leiter, les scènes absurdes et fouillées à la plume de Hans-Georg Rauch et les petits tableaux mondains gravées de Felix Valotton.


D pour le Musée Dapper

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004312914387613596312.jpg Une petite virée en juillet dernier pour admirer les belles pièces de vaisselles, sculptures votives, statuettes décoratives, masques rituels et vidéos que le musée, installé dans le 16ème arrondissement à Paris, nous propose sur le thème de l'Art de manger. Art de manger pour art de recevoir, souvent objet de compétition entre clans, art de manger pour art de la démonstration - de richesse et de savoir-faire, art codifié, art du savoir bien manger et du savoir bien recevoir. 

Une fascinante rencontre que les pièces et installations de l'artiste franco-béninois Julien Vignikin, hérissées de pointes, de symboles et de questionnements sur la malbouffe et le gaspillage mettent en perspective. Visitez les archives de cet espace intime dédié aux Arts et aux Cultures de l'Afrique, des Caraïbes et des diasporas.


E pour l'Etrange Festival

http://www.newindianexpress.com/entertainment/telugu/Watch-Live-Baahubalis-Audio-Launch-in-Tirupati/2015/06/13/article2864539.ece C'était, cette année, la 21ème édition de l'Etrange festival, installé au Forum des Halles du 3 au 13 septembre derniers. J'y étais ! Cette manifestation cinématographique annuelle, soutenue notamment par la DRAC Île-de-France, est unique en France grâce à la diversité des films et courts-métrages proposés à la projection - pour certains bien en avance de leur sortie dans les salles françaises ou en exclusivité. C'est à chaque fois un véritable tour du monde du Cinéma qui permet de faire de singulières découvertes, de récits et de réalisateurs dans des genres vraiment variés. 

Je remarque une belle représentation du sous-continent indien et le Festival nous donne la primeur du visionnage du second film de S. S. Rajamouli Baahubali : The Beginning. Un récit fabuleux dans des décors magnifiques, des musiques inspirées et inspirantes, un héros tout musclé et des méchants bien méchants ! Un souffle terrible au parfum de fleurs nous a saisi pendant 2h45.


F pour Formation au Master Lettres et Création littéraire contemporaine

Entre les mois d'octobre 2014 et juin 2015, votre rédactrice préférée s'est "offerte" une retraite havraise pour suivre une formation universitaire originale en création littéraire. Originale car créée il y a seulement trois ans par l'université du Havre et l'école d'Art et de design Esadhar Le Havre-Rouen, elle propose aux étudiants de niveau Bac + 3 et plus en Arts ou en Lettres, un parcours de deux ans, tout entier tourné vers la réalisation d'une ou plusieurs oeuvres littéraires, soutenue par des séminaires en Lettres, des workshops de création littéraire et des ateliers. 

Tout semble possible, du récit expérimental au recueil de contes revisités en passant par le roman, bien sûr, mais aussi par des projets littéraires hybrides puisant dans différents genres et formes. Je profite de cette année pour porter une réflexion toute particulière sur les abécédaires - encore et encore... Je consacrerai prochainement un petit article très narratif sur le sujet. Ouvrez l'oeil !


H pour Mona Hatoum

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004300314387613596308.jpg L'artiste née au Liban en 1952 et d'origine palestinienne dévoile toute la richesse et la complexité de son univers de plasticienne dans une exposition savamment mise en scène. 

A l'image de son travail, sérieux, pétri de messages sur la condition des femmes, sur l'équilibre Nord-Sud, sur des problèmes sociétaux par exemple, ou des propos sur son propre corps. Son univers foisonnant se nourrit de plusieurs démarches artistiques et joue avec des matériaux tout aussi divers : cheveux, tissus, plexiglas, métal, perles de verres, acier, soie... 

Une exhibition plastique non dénuée d'une fantaisie ludique et humoristique parfois. Tapis suspendus, planisphère en velours, foulard et billes de cheveux, objets du quotidien surdimensionnés, véritables papiers d'ongles, vidéos de performances engagées - certaines violentes - et installations singulières s'exposent au Centre G. Pompidou du 24 juin au 28 septembre 2015


J pour Jardins des Serres d'Auteuil

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004305014387613596310.jpg Pour vous y rendre, prenez le soin d'apporter un petit panier dans lequel vous aurez mis : un saucisson sec entier d'origine basque ou corse, un couteau Laguiole dont vous aurez affuté la lame, une bouteille de vin blanc Monbazillac et un tire-bouchon ou des bouteilles de bière de 25 cl par exemple de la Leffe ou de la Jenlain et un décapsuleur, une grande nappe fleurie ou à carreaux confectionnée dans un morceau de tissu en provenance du Marché Saint-Pierre, des serviettes de table, un fromage de Munster dans une boîte hermétique sinon bonjour les odeurs ou une part de Conté affiné 12 mois  - au moins, du pain aux céréales qui se mange sans rien tellement c'est bon, des tomates cerise dans leur conditionnement en plastique ou des oeufs durs  - avec de la fleur de sel. Pour le dessert, c'est à votre convenance. Pensez aussi  à apporter votre soleil sous le bras et votre amoureuse ou votre fiancé ou alors, toute la famille, mais il faudra doubler les quantités, enlever des choses... Non ! C'est compliqué, finalement venez tout(e) seul(e), vous inviterez quelqu'un(e) une fois arrivé(e) au Bois de Boulogne, 3 av. de la Porte d'Auteuil. Là, dans les jardins, vous rencontrerez des arbres plusieurs fois centenaires et pourrez admirer les espèces végétales préservées dans des serres exceptionnelles. Que faire du panier ?... Eh bien, mangeons... Avant d'aller admirer les étranges étrangetés qui poussent en ces lieux.


L pour Lémuriens au Parc de Nesles

En Seine-et-Marne, à un cinquantaine de kilomètres de la capitale, parmi les herbes rases, le petit bois et les arbres majestueux qui bordent les chemins, grands et petits félins - pour certains anciens pensionnaires du parc des félins d'Aunau - évoluent en toute quiétude. 

Après avoir admiré tigres, panthères, lions, chats sauvages, caracals, servals, lynx, oncilles, jaguars, pumas, ocelots, margays, jaguarondis, manuls et autres félidés et gratter le dos des chèvres, prenez le temps d'aller saluer les petites troupes de lémuriens installées sur l'île de Madagascar". 

Cinq espèces vivent là, vont et viennent en parfaite harmonie. Habitués aux visiteurs, ils sont très familiers et sont friands de gâteaux secs et de fruits s'ils sont tendus avec générosité. Le parc des Félins est le seul à en abriter un si grand nombre en liberté.


N pour Nora

Nora est grognon. Nora n'a pas envie. Nora n'a pas le choix, c'est juste le temps du déménagement... Rester chez le grand-père ? Quelle guigne, quel ennui à la campagne ! Nora se met à épier les voisins. Il y a au loin une vieille dame toujours assise sur son fauteuil. Seule. C'est Madame Jeanne, une vieille fille qui n'a pas trouvé l'amour. C'est une situation que Nora ne supporte pas. Elle va l'aider à trouver l'amour qui s'est égaré en chemin... 

Un récit tendre porté par un personnage de caractère et un style graphique très doux. Ils permettent à son auteure, Léa Mazé, d'aborder avec délicatesse des questions essentielles telles que d'où vient "La Moure" ou pourquoi la guerre ? Ce très joli album qui peut être découvert dès 10 ans est publié aux éditions de la Gouttière.


P pour Paris-la-politique et autres histoires

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092006470614387613596670.jpg De Monig Wittig. Une romancière et théoricienne française qui fut très active dans les années 1970-80, particulièrement connue et influente aux Etats-Unis pour son militantisme féministe et ses engagements dans une oeuvre littéraire qui propose le dépassement de la notion de genre. Une écrivaine complètement contemporaine que me présente B.C. , le professeure référente de mon projet de création littéraire de Master.  

Je commence par le livre qui la fait connaître et qui raconte l'enfance d'une petite fille, L'Opoponax (Editions de Minuit, 1964). Une vraie découverte. Avec Paris-la-politique, Monique m'amène ailleurs. Le livre, recueil de textes, coincé entre l'Essai et le Récit, est une claque avec ces idées et ces images inédites dans des histoires cruelles et des situations quasi surréalistes interrogeant les valeurs, les comportements... Le tout est écrit dans un style efficace, une langue à la fois drôle, précise et incisive où le masculin n'a aucun droit de cité. Puis-je dire que...  j'adore ?
  

S pour Victor Hugo revu par Louis Soutter ?

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092006551414387613596689.jpg  La Maison Victor Hugo s'est engagée dans une réflexion sur la modernité de l'oeuvre de l'écrivain français Victor Hugo. Entre le 30 avril et le 30 août, elle a présenté Dessins parallèles, proposant un face à face entre les oeuvres graphiques à l'encre du poète, dramaturge et romancier français et les compositions au crayon du violoniste et dessinateur suisse Louis Soutter

Une mise en regard  qui rapproche et éloigne : le trait fouillé et désordonné de ce dernier cernant, fragmentant ou brouillant l'espace s'oppose ou répond aux compositions mystérieuses de taches, de traits délicats ou de lavis, d'où émergent des figures et des espaces singuliers, entre le réel et la fiction. 

Le dessin du poète semble vouloir fixer ou retrouver des moments chers, le dessin du musicien semble pour sa part servir à consigner, documenter, raconter. Mais les deux artistes se retrouvent sur les thèmes qu'ils abordent notamment la Femme, et leurs obsessions, leur rapport à l'imaginaire, leur sensibilité aux paysages et au monde intérieur, par exemple.
  

T pour le Tout Nouveau Testament

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555274&cfilm=222641.html Long-métrage de Jaco Van Dormael, le Tout Nouveau Testament raconte le périple d'Ea (Pili Groyne), fille de Dieu (Benoît Poelvoorde), résolue à rédiger un testament meilleur que celui de son père et se venger de lui. Car Dieu est un être bêtement méchant qui se réjouit du malheur et de la souffrance qu'il provoque  dans le monde depuis son ordinateur... En dire plus gâcherait le plaisir de vous laisser découvrir cette comédie rafraîchissante et originale.


V pour Visite au Louvre

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004301614387613596309.jpg Et plus particulièrement celle du Département des Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques qu'on rejoint plus aisément par l'entrée Porte des Lions. Espace tranquille, presque secret, où règne une atmosphère paisible. Un espace dans lequel sans entrave et dans le plus grand respect, les objets, statues et statuettes, vases, masques et parures... viennent au devant des visiteurs et se raconter. Les visiteurs dont pas uns ne parlent le Français autour de moi participent à l'exotisme de cette première rencontre.


X pour X-Files : Au frontières du réel

journaldegeek.com  J'ai profité des vacances pour me revoir cette série américano-canadienne devenue culte. Créée par Chris Carter et diffusée à partir de 1993 sur le réseau FOX et sur M6 en France dès 1994, elle met en scène, sur fond de paranoïa, de manipulations et de complots gouvernementaux, les enquêtes très spéciales des agents du FBI Fox Mulder/ David Duchovny et Dana Scully/ Gillian Anderson. Les affaires sur lesquelles ils planchent ont toutes en commun d'avoir été classées X-Files et d'avoir un fond/ rapport avec le paranormal, le bizarre ou l'inexplicable/qué pour le commun des mortels. 

C'est toujours très intéressant de se replonger dans une série, avec le recul des années. Car il s'est passé bien des choses dans la Série depuis et de manière générale, dans le genre Fantastique et la Science-fiction portés sur le grand et le petit écran. En tout cas, j'apprécie de  revoir,  sans coupure, des épisodes géniaux tels que Aubrey, Le fétichiste, Teliko, La poupée, Le shérif a les dents longuesL'oeil de l'esprit... Le talent est ici.

Et c'est tout pour l'instant.

* Phrase poétique écrite avec des titres de livres.

jeudi 17 septembre 2015

Des mots pour une hygiène de la violence quotidienne : une autoédition sur la peur


La violence ?  Un beau-père propose à sa belle-fille adolescente de lui frotter le bas du dos.
La violence ? Une enfant de 10 ans roue son meilleur ami de coups de pieds pour s'amuser. Il faut bien que la récréation passe.
La violence? Un médecin prend un patient tremblant de fièvre pour un malade imaginaire.
La violence ? Un huissier assermenté débarrasse la maison de la famille de son surplus de mobilier.
La violence ? On abat un arbre juste pour dégager la vue.
La violence ? Une femme se prend une rouste parce que le dîner du mari n'est pas encore prêt.
La violence ? Du matin au soir, du lundi au dimanche, les travaux du voisin perce et perce encore, les tympans avoisinants.
La violence ? Ici, on voyage par paquets de cents entassés dans un seul wagon, direction l'abattoir.
La violence ? Un usager  reçoit un RER en pleine poire ; c'est l'heure de pointe.
La violence ? Une institutrice néglige un enfant pendant la classe parce qu'il est laid.
La violence ? Une voiture brûle ; c'est dimanche.
La violence ? La terre brûle dans une forêt lointaine.
La violence ? Un patron s'affaire autour de sa secrétaire. C'est jour de fête.
La violence ? Une mère oublie son enfant.
La violence ? 
La violence...

À qui la faute ?

Dans mon recueil Peurs. Images & Textes, j'aborde différentes situations de violences familières. Pour les découvrir et poursuivre sa liste personnelle pour exorciser, avancer, raconter et voir disparaître... la peur. Oserez-vous le feuilleter ?

http://www.blurb.fr/b/5201726-peurs
Peurs Images & Textes
Recueil. 102 p. Trichromie. 2014

samedi 12 septembre 2015

Mon beau citronnier

L'Aïoli.  
Ed. Lyna. Paris

"Chez moi, dans une pièce qui fait office de cagibi, il y a un tas de choses, plus ou moins bien rangées sur des étagères en bois. Parmi, ce tas de choses rangées sans recherche, il y a une valise. Cette valise n'est pas très jolie, elle n’est pas bien grande non plus, mais elle est juste ce qu’il faut pour y entasser mes souvenirs de vacances : sous un moulin de la Bosse, des rivières qui se précipitent en cascades mousseuses, des truies à tête chercheuse de truffes, des reliefs montagneux du Saint-Gervais, des chalets rustiques enneigés, des feux d’artifices multicolores, sous des panthères des neiges de la réserve d’Auneau, des bords de mers bleutés et surpeuplés des sables d’Olonne, une statue du Roi Mykerinos et de la déesse Hathor de la 4ème dynastie, des nageurs en maillot de bain une pièce qui leur arrive aux genoux, des gorges dangereuses qui rigolent dans la Creuse, des vues d’avion d’un village de Payrac, des bergers assis au milieu de leurs troupeaux de moutons, sous les vieux châteaux de l’Ile d’Yeu, des vieux fumeurs de narguilé syriens posés sur deux chaises comme deux vieilles dames fatiguées, des terrasses parisiennes très chic, un Quercy pittoresque, des jardins fleuris tout à fait maîtrisés, sous des souvenirs fabriqués de Montélimar, des villas aux portails en fer forgé vert olive, des barques nocturnes de la petite Anse, des fleurs des champs naïves et usées aux angles, des tours Eiffel lumineuses sur fond bleu nuit, sous le marché flottant de Raijburi, des ânes qui parlent au lieu de braire, des dunes immenses qui protègent la forêt du vent,des édifices historiques vus de loin, sous des fleurs des Pyrénées, des stalactites et de stalagmites pourpres et violines, trésors de la grotte de l’Aven Armand, des vues plongeantes du Mont-Blanc en noir et blanc, des cœurs géants gravés dans le sable de la côte Atlantique, sous des atolls couleur outremer-paradis, un puits fleuri de l’Ile de Ré, des groupes folkloriques du Morbihan qui sourient, des paysages forestiers mélancoliques, des Pin-ups très maquillées et suffisamment vulgaires, des Maures de profils sous un soleil de plomb, des agents de police capables de mots d’esprits, un envol gris d’oiseaux noirs dans une lumière blanche, des mimosas surexposés de la Côte d’Azur, sous un geôlier de la Tour de Londres, il y a un citronnier.

Un citronnier de Menton. Des touches de jaune et de vert, d’un éclat acide, sur un plan de bleu limpide. Le seul citronnier que j’ai jamais vu là-bas et que j’ai acheté 50 centimes dans une boutique de souvenirs...."

© ema dée 

vendredi 4 septembre 2015

C'est la rentrée !

Elle est arrivée
à pas feutrés
au grand galop
à enjambées pressées
ou sur la pointe des pieds

Ca dépend

L'être
l'oeil rivé sur l'objectif
ajuste lentement la focale
pour faire la netteté sur ses idées
l'âme finement ciselée
s'achète un comportement neuf
dans un magasin chic
du meilleur genre
humain

Le corps viendra
ensuite

Offrandes
pour protéger la nouvelle personne 
qui arrive
mocassins bordeaux chaînette dorée et talon plat
avec de nouvelles envies
chemisier blanc col brodé
des envies de changement
jupe plissée mi-bas fleuris
des changements d'opinion, de direction
veste à épaules carrées et boutons en vrai toc
des petits actes discrets, des micro actions quasi invisibles
nattes huilées serrées pour oeil oriental


Commençons la mutation

Avènement tonitruant
ou métamorphose engourdie
de toute façon, la marche marche et s'impose
un personnage inédit dans un corps différent
une conscience rajeunie dans un cerveau 
sans rendez-vous

Pas encore
booké
ni réservé
ni indisponible
ni injoignable
ni occupé
pas encore
en ligne

Bientôt la moisson
des suggestions
des intuitions
la définition
d'une stratégie
dans le coeur, le ventre, les mains, les yeux, les cheveux
la certitude

D'un passage
du franchissement
d'une étape

La rentrée
des crayons neufs, des cahiers neufs, une trousse neuve
plein le cartable neuf
une inspiration plus grande
plein le coeur

Des baisers aux mains ouvertes 
jetés
les vacances de tout repos
derrière soi

Le soleil enclin à s'effeuiller
rayonne tardivement
la grisaille précoce
encore des matinées jaunes
et des soirs limpides au regard
qui se perd dans le lointain bleu
annonçant une belle journée 
le lendemain
à nouveau
malgré septembre
à la lumière déclinante
valse de feuilles racornies
aux vestes closes 
 
Bonne rentrée à toutes et à tous !

© ema dée

jeudi 3 septembre 2015

Luxe, calme et volupté d'été


Jours séducteurs et doux
Fleurs naïves et bigarrées
Alanguies étirées
Buissons fantaisistes
Et cachotiers
Forêt noire et lointaine

  Ici tout est luxe, calme et volupté d'été

© ema dée

mercredi 2 septembre 2015

Le goût de l'eau


Quand il pleut, la plupart du temps, si je suis dehors, je me dépêche de rentrer. Souvent, je ne suis pas habillée pour. Sandales, pantalon clair, espadrilles, jupe courte. Dommage. 

S'il pleut à verse, la plupart du temps, je me mets à l'abri où je peux et mes poings serrés dans mes poches, mes bras croisés sur la poitrine, espèrent que ça ne va pas durer trop longtemps. C'est à ce moment que je me dis que je vais être en retard, je n'y avais pas pensé la seconde d'avant, je regrette de ne pas avoir consulté la météo du jour, je regrette d'avoir perdu systématiquement mon parapluie un jour sans pluie dans un bus ou sur un fauteuil au cinéma, je me sens bête sous mon portique, sous mon abribus. On a l'air bête quand on s'abrite de la pluie. On s'ennuie. 

Si la pluie est fine, je marche tranquillement. L'humidité est supportable sauf si je dois prendre le métro. Le métro moite sent mauvais, devient comme sale,  poisseux et moche.
De temps en temps, quand il pleut à verse, il m'arrive de prendre mon temps sous la pluie, dans des moments où je ne me rends nulle part, que je n'ai rien à faire d'urgent, que j'ai tout le temps de marcher, je n'ai rien de précieux sur moi, je profite des rues vidées de ses passants par la pluie. Je profite des bruits et des odeurs qui remontent des rues humides, des trottoirs humides, des platanes humides, des capots de voitures humides et des chaussures humides qui évitent avec soin les flaques d'eaux tourbes, et je suis des yeux les eaux ruisselantes qui poussent, entraînent, charrient, ramènent les épluchures de la ville vers les égouts.

Je goûte l'eau qui tombe de mon front ou sur ma joue. Comme une enfant, je tire la langue discrètement, en regardant sur les côtés. Je joue à attraper les gouttes d'eau en ouvrant la bouche. Je ne suis pas sûre que ce soit très propre. Qui sait ce que cette pluie apporte avec elle.

Une goutte d'eau est rentrée dans mon oeil mouillé.

J'attends d'être chez moi pour nettoyer mes lunettes. Avant, c'est inutile.

J'aime me lever le dimanche et sentir qu'il a plu pendant la nuit, qu'il va pleuvoir toute la journée. J'écoute la musique de la pluie depuis ma chambre à la fenêtre grande ouverte, assise sur mon lit, je goûte la fraîcheur parfumée de senteurs de terre mouillée et de bitume brillant. Les roues des voitures font un bruit particulier sur la chaussée glissante. Les dimanches de pluie automnale sont silencieux.

Un jour, avec une copine, j'ai couru sous la pluie en soutien-gorge.

Une seconde illustration sur mon thème de recherche sur... la pluie. Découvrez celle-ci.

© ema dée