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dimanche 10 décembre 2017

Les animaux parlent et nous parlent : l'atelier d'écriture en ligne continue son chemin...

Chères amies lectrices, chers amis lecteurs, férus-es d'expériences !

L'atelier d'écriture en ligne expérimental baptisé Animaux en folie/ Un mois entre nous poursuit son chemin.

L'objectif principal ?  Faire écrire celles et ceux qui en ont l'envie - et le temps ! - autour d'un thème, grâce à une incitation différente chaque semaine. Tous les styles et genres de texte sont acceptés. Les productions textuelles - singulières et personnelles - ne peuvent pas excéder les 400 mots et sont publiées sur ce blog. L'objectif sous-entendu ? Donner l'opportunité de s'amuser, se découvrir et se ménager une pause  créative salutaire.

© Men in Black  de Barry Sonnenfeld

Je rappelle l'incitation de la semaine écoulée : Et si la parole venait aux animaux
"Votre/ Un animal vous regarde dans le blanc de l’œil et se met à causer ! Faites-nous part de cet instant d'intense complicité." 

Cette proposition interroge la forme du dialogue. Ici, il est mis en scène de manière singulière, quatre fois de suite : Lei N'karna s'appropriant l'image ci-dessus - livrée en clin d'oeil - tisse, à travers un tac au tac verbal, une relation faite de révélations profondes. Chez Joëlle, le dialogue se fait bref et a des allures de messages intérieurs : on entre dans une intimité secrète. Christine continue son chemin d'écriture en compagnie de ses trois gallinacées de caractère qui n'ont qu'un seul but... Chez Thomas, le dialogue - complice - se veut ludique mêlant jeu de contraintes et devinette. Bonne lecture !

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 © lei n'karna

— Sors pas ta tête par la fenêtre ! Tu vas finir par te faire choper par un camion abruti.

—  Sans blague, tu me crois assez con pour me manger un camion ? Je te rappelle que les chiens ont une meilleure vision que les deux pattes.

— Tu sais ce qu’ils te disent les deux pattes.
 
— C’est affectueux.

— N’importe quoi ! Fais ce que tu veux, je m’en tape.

— Ralenti ! Ralenti ! Nom de Dieu regarde celle-là. Une bombe, je vais…

— Tu rigoles ! c’est un basset, t’es un berger allemand de trente kilos ! Comment peux-tu la trouver canon ?

— L’âme mon pote ! Ma vision particulière me permet de voir l’âme avant le cul. Et ce basset a une âme magnifique. Voilà ce qui provoque en moi un certain émoi. Vous, les humains, il vous manque cette finesse de perception, ce petit supplément cognitif qui vous pousserait vers plus de… je sais pas, de… de… d’illumination. Vous restez prisonnier d’un comportement pré-calculé, enchaîné à des concepts préfabriqués, noyés dans un manichéisme éculé.

— Venant de la part de quelqu’un qui a besoin d’une laisse pour aller pisser, je trouve ta remarque un tantinet prétentieuse. En un mot comme en cent, tu n’es rien d’autre qu’un clébard obsédé qui saute sur tout ce bouge et qui me fout la honte dès que l’on descend de la voiture.

— Vision réductrice sur ma situation difficile.

— Quelle situation ?

— Je souffre !

— Quoi ?

— Je fais partie de ces êtres dont le taux de testostérones dépasse la moyenne. D’où ce besoin irrépressible de charmer le beau sexe. J’avoue qu’en de rares occasions, je peux avoir des élans qui peuvent sembler inappropriés pour le simple d’esprit ou le cul béni qui passe.  Les cicatrices de mon enfance n’ont pas aidé.

— Non, mais vas-y, arrête ! le seul problème que t’as eu enfant, c’est quand on avait une minute de retard pour remplir ta gamelle.

— Ha, le mec tout de suite la remarque désobligeante. Uniquement pour blesser. Ça ne va pas m’aider, tu sais.

— Quoi ?

— Et celle-là ! Regarde ! poh, poh, poh ! Si tu fais pas tout foirer, je l’emmène au paradis.

Malade ! Au sens propre, t’entends ? Oh ! t’entends ?

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© christine camara

Il y a trois semaines de cela, alors que je profitais d’une belle journée de répit pour consacrer un peu de temps à l’observation de mes chers gallinacés, j'ai assisté à quelque chose de stupéfiant ! J'étais accroupie dans l’herbe à les regarder vaquer à leurs occupations : Nanette grattait le sol avec frénésie, Piaulette lissait ses plumes, Riaba tentait de gober un papillon imprudent. Soudain, cette dernière vient se jucher un peu lourdement sur le composteur en face de moi, prestement rejointe par l’agile Nanette. Piaulette s’approche, sans sauter. Riaba pose alors sur moi ses yeux oranges, à ce moment le ciel s’assombrit, je réprime un frisson, le berger allemand du voisin se met à aboyer et …

— Qu’est-ce qu’il nous casse les oreilles, celui-là ! s’exclame Riaba en faisant trembloter ses barbillons rouges. Toi qui te dis "poulophile", as-tu vraiment réfléchi à notre condition ? Figure-toi que nous avons des revendications ! Pourquoi n’avons-nous pas de coq ici ? Nous n’avons pas le droit d’avoir un mari ? Toi, tu as bien un « Sans-plumes » qui vit avec toi ?

— Celui qui nous jette des petits morceaux de viande depuis la fenêtre de la cuisine, renchérit Nanette en désignant du bec la maison. 

— Oui, celui qui nous jauge, nous soupèse et parle de marmite, se plaint Piaulette d’une voix aigrelette. De toute façon, moi, je suis trop vieille, les plumes autour des os.

— Nom d’une tête de crevette, on s’égare, on s’égare ! reprend Riaba en faisant tressauter son impressionnant jabot. Nanette et moi nous souhaiterions avoir un compagnon grand, fort, avec un joli plumage et qui chante bien ! 

— Comme ça, nous aurions des poussins ! s’exclame Nanette. Mamy Piaulette, qui ne pond plus depuis longtemps, pourrait se rendre utile en couvant nos œufs, ça nous laisserait du temps libre ! 

— Petite impertinente !  siffle Piaulette, couver, couver, moi,  je suis en retraite ! D’ailleurs, il serait temps qu’on songe à m’installer un ascenseur, parce qu’avec mon arthrose, j’ai du mal de monter me coucher dans mon poulailler ! 

— A propos de dormir, coupe Nanette, me regardant d’un air canaille, quand, à la nuit tombée, tu fermes les loquets du poulailler, s’il-te-plaît, arrête de nous dire : « Un gros dodo, mes toutes petites ! », parce qu’on n’est plus tes toutes petites ! 

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 © joëlle ehrat

L'huîtrier-pie : Tu me regardes, je te regarde... quelle est notre envie commune ?... voler librement ?

Moi : Oui ! et ressentir ce qui est vivant entre nous.

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 © thomas cloué 

La discussion se déroule entre Joe et Thomas dans la niche de Joe. 

Thomas : Salut Joe ! Ça caille un peu chez toi, tu permets que je garde ma casquette ?

Joe : Mais oui, mon Thomas, tu peux garder ton chapeau si tu en as envie !

T. : Je suis venu te voir ce matin, parce que tu me semblais bien malheureux hier soir…

J. : Bah, oui con, si je t’ai lancé autant d’appels de nuit, ce n’était pas pour rien ! 

T. : Désolé, mais je suis là maintenant, alors qu’est-ce-qui ne va pas ?

J. : Alors voilà, lorsque la nuit vient nous autres chiens, aimons batifoler dans la nature et laisser libre court à notre instinct sauvage. C’est comme ça que j’ai fait la rencontre de Marjorine, la petite caniche des Michu… C'était l'été dans la ville il y avait un je ne sais quoi dans l'air et quand je l'ai vue je me suis tout de suite dit qu'avec elle, on ne peut que se sentir bien. Le problème c’est qu’elle est déjà maquée avec Rex et qu’il donne plutôt dans le genre jaloux. Mais avec un peu d’aide de mes amis, j’ai  quand même réussi à entretenir une relation avec elle. Depuis, je n’ai de cesse de lui dire chaque jour : Tu es si belle ! Tout ce dont tu as besoin c’est de l’amour ! Avec toi je libère mon cœur de sa prison sentimentale…

T. : Hi! Hi! Hi! Je ne te connaissais pas ce côté poète romantique, dis donc.

J. : Rhaaaa, ne m’interromps pas comme ça ! Je vais perdre le fil de mes pensées avec tes bêtises ! Ou en étais-je ? Ah oui, voilà,… La dernière fois que je l’ai vu, elle est entrée par la fenêtre de la salle de bain pour ne pas être repérée par les potes de Rex qui la surveillent depuis qu’ils m’ont aperçu à ses côtés, il y a une semaine. Nous avons une fois de plus passé un moment délicieux et extatique...
(un long silence se fait entendre)

T. : Et ?...

Mais qu'est-il arrivé à Marjorine? Comment pourra t-on faire pour avoir des explications sans excéder les 400 mots ? Et puis tous ces textes en italique ne vous rappellent-ils pas quelque chose d'un célèbre chanteur de blues rock anglais ?

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L'expérience vous tente ? Pour retrouver les conditions de participation, c'est ici et les écrits de la première semaine, c'est par là. 

Merci de votre visite et votre curiosité ! L'atelier continue sa route tranquille. Pour cette troisième semaine d'invention littéraire  et d'exploration de son intérieur animal, il s'agit de se livrer à une drôle expérience... La suite en mots, en images, dans une semaine.

À bientôt ! 

© lei n'karna © christine camara © joëlle ehrat © thomas cloué © ema dée

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Ema Dée vous remercie de votre curiosité et de votre visite. À bientôt !